Quelle épopée !!!
Jusqu'à ce jour, je n'avais que de mauvais souvenirs de Kim Stanley Robinson, beaucoup de ses livres m'étaient tombés des mains. C'est avec une certaine appréhension que je me suis lancé dans Aurora, le dernier titre traduit en français et disponible aux Editions Bragelonne.
Commençons par ce qui fâche. L'écriture de Kim Stanley Robinson est des plus arides et la galerie de personnages présentés est souvent à la limite de la caricature. Redondances et répétitions parsèment le récit et la fin n'est pas à la hauteur du roman. Et pourtant c'est un livre que l'on a du mal à lâcher, c'est une claque monumentale, un voyage extraordinaire, une expérience scientifique exceptionnelle.
Alors non, Aurora n'est pas un livre facile d'accès. Résolument Hard SF, il pourra rebuter les lecteurs hermétiques aux explications scientifiques de haut vol mais pour les autres le bonheur est assuré...
L'auteur nous explique ce que pourrait être le quotidien d'un vaisseau-arche parti pour un long voyage à travers l'espace, à la recherche d'une "Terre" habitable. Tous les problèmes inhérents à un voyage multigénérationnel sont passés en revue. Le principal étant la vie en cycle fermé pour une population d'un peu plus de deux mille habitants. Comment être autonome, comment recycler à l'infini ou presque, où trouver les ressources qui viendraient à manquer et comment éliminer les produits s'accumulant dans le vaisseau ? Bref un programme écologique des plus drastiques.
Génétique et évolution sont aussi de la partie. Deux grands problèmes sont mis en avant : le principe d'insularité avec une population ne pouvant pas renouveler son génome, et les mutations génétiques dues entre autres aux rayons cosmiques qui entraînent des vitesses d'évolution différentes selon les espèces. C'est la première fois que je lis un roman qui aborde ce sujet plus qu'essentiel dans la conquête spatiale.
La politique a donc une place centrale dans le roman. Comment créer une société qui reste unitaire sur plusieurs générations ? La sociologie et la psychologie de l'Humain sont mises à mal sur plusieurs générations. Tant que tout va bien, la vie à bord se déroule sans encombre mais dès qu'un grain de sable vient gripper la machine les problèmes resurgissent et l’unité se fissure rapidement quand il faut faire des choix importants.
Le point fort du récit est que l'histoire est racontée par une Intelligence Artificielle qui évolue au fil des années sous l'impulsion d'une des ingénieures. Une humanisation de la machine, une prise de conscience de son existence se dessinent lentement. Là encore, un coup de maître de l'auteur.
Et enfin un dernier point qui m'a enthousiasmé. A chaque changement de chapitre (ils sont sept), l'histoire prend une tournure surprenante, l'auteur nous emmène dans une direction inattendue. Assez bluffant.
Pour conclure, Aurora est un véritable coup de coeur. On retrouve ici le Sense Of Wonder dans toute sa splendeur. En particulier le sixième chapitre qui nous donne un cours de mécanique céleste, vertigineux au plus haut point.
Est-ce que Kim Stanley Robinson a voulu faire un parallèle entre ce vaisseau-arche et notre bonne vieille Terre. Toujours est-il qu'après avoir lu ce livre, vous réfléchirez sûrement autrement à notre façon de consommer. La Terre elle aussi, à son échelle, est un monde fermé, clos, où les apports extérieurs sont rares. Nous n'avons qu'une planète et il n'est pas sûr de pouvoir en trouver une (ou des) autre(s) : le paradoxe de Fermi est ainsi évoqué...
Une trentaine de pages pour s’habituer au style de l'auteur, à peu près autant en fin de roman que l'on pourrait ne pas lire, reste plus de quatre cent cinquante pages d'un immense voyage extraordinaire. Embarquez. Foncez. Découvrez !
Recommandé par Gromovar, Feyd Rautha
Commençons par ce qui fâche. L'écriture de Kim Stanley Robinson est des plus arides et la galerie de personnages présentés est souvent à la limite de la caricature. Redondances et répétitions parsèment le récit et la fin n'est pas à la hauteur du roman. Et pourtant c'est un livre que l'on a du mal à lâcher, c'est une claque monumentale, un voyage extraordinaire, une expérience scientifique exceptionnelle.
Alors non, Aurora n'est pas un livre facile d'accès. Résolument Hard SF, il pourra rebuter les lecteurs hermétiques aux explications scientifiques de haut vol mais pour les autres le bonheur est assuré...
L'auteur nous explique ce que pourrait être le quotidien d'un vaisseau-arche parti pour un long voyage à travers l'espace, à la recherche d'une "Terre" habitable. Tous les problèmes inhérents à un voyage multigénérationnel sont passés en revue. Le principal étant la vie en cycle fermé pour une population d'un peu plus de deux mille habitants. Comment être autonome, comment recycler à l'infini ou presque, où trouver les ressources qui viendraient à manquer et comment éliminer les produits s'accumulant dans le vaisseau ? Bref un programme écologique des plus drastiques.
Génétique et évolution sont aussi de la partie. Deux grands problèmes sont mis en avant : le principe d'insularité avec une population ne pouvant pas renouveler son génome, et les mutations génétiques dues entre autres aux rayons cosmiques qui entraînent des vitesses d'évolution différentes selon les espèces. C'est la première fois que je lis un roman qui aborde ce sujet plus qu'essentiel dans la conquête spatiale.
La politique a donc une place centrale dans le roman. Comment créer une société qui reste unitaire sur plusieurs générations ? La sociologie et la psychologie de l'Humain sont mises à mal sur plusieurs générations. Tant que tout va bien, la vie à bord se déroule sans encombre mais dès qu'un grain de sable vient gripper la machine les problèmes resurgissent et l’unité se fissure rapidement quand il faut faire des choix importants.
Le point fort du récit est que l'histoire est racontée par une Intelligence Artificielle qui évolue au fil des années sous l'impulsion d'une des ingénieures. Une humanisation de la machine, une prise de conscience de son existence se dessinent lentement. Là encore, un coup de maître de l'auteur.
Et enfin un dernier point qui m'a enthousiasmé. A chaque changement de chapitre (ils sont sept), l'histoire prend une tournure surprenante, l'auteur nous emmène dans une direction inattendue. Assez bluffant.
Pour conclure, Aurora est un véritable coup de coeur. On retrouve ici le Sense Of Wonder dans toute sa splendeur. En particulier le sixième chapitre qui nous donne un cours de mécanique céleste, vertigineux au plus haut point.
Est-ce que Kim Stanley Robinson a voulu faire un parallèle entre ce vaisseau-arche et notre bonne vieille Terre. Toujours est-il qu'après avoir lu ce livre, vous réfléchirez sûrement autrement à notre façon de consommer. La Terre elle aussi, à son échelle, est un monde fermé, clos, où les apports extérieurs sont rares. Nous n'avons qu'une planète et il n'est pas sûr de pouvoir en trouver une (ou des) autre(s) : le paradoxe de Fermi est ainsi évoqué...
Une trentaine de pages pour s’habituer au style de l'auteur, à peu près autant en fin de roman que l'on pourrait ne pas lire, reste plus de quatre cent cinquante pages d'un immense voyage extraordinaire. Embarquez. Foncez. Découvrez !
Recommandé par Gromovar, Feyd Rautha
Oh. Hard SF? C'est donc comme dans Cookie Monster, il vaut mieux être à l'aise avec la physique, les maths et tout ce qui est informatique ?
RépondreSupprimerAstronomie, Physique, Chimie, Biologie, Génétique... sont au programme !
SupprimerSi tu es hermétique aux sciences, le voyage risque de te paraître long. Sinon ce n'est que du bonheur pendant 500 pages. ;-)
J'hésite. Ce que tu dis sur le style et les personnages ne me motive pas trop mais le reste oui
RépondreSupprimerAlors n’hésite pas... le voyage vaut le détour !
SupprimerÇa sera sans moi - coucou la HardSF - mais je suis tout de même impressionné, ça doit vraiment être quelque chose pour déclencher un tel enthousiasme alors qu'il comporte plusieurs vrais défauts. =O
RépondreSupprimerC'est crédible, ça interroge, ça interpelle, ça donne des explications possibles à notre "solitude", ça fait rêver...
SupprimerHard SF ou pas, tu devrais y jeter un oeil ! ;-)
Ce bouquin me donne carrément envie de redonner sa chance à Robinson ^^
RépondreSupprimerCela m'a même donné envie de retenter des livres que j'avais abandonné... ;-)
SupprimerJamais tâté du Kim Stanley Robinson. Cela pourrait être le premier. Mais comme je viens de finir Un paysage du temps, un roman aussi hard SF, je vais faire une petite pose dans ce genre.
RépondreSupprimerPar contre, au vue de ton enthousiasme, je le lirai, mais tu as intérêt que ce soit du lourd.
C'est du lourd et certifié sans sentimentalisme... :-p
SupprimerA chaque que je lis de spitch de KSR, ça donne envie, et puis les avis toment, trop long, aride, chiant, du coup j'ai jamais tenté.
RépondreSupprimerJe note celui-ci dans un coin pour essayer à l'occasion du coup
C'est le premier qui ne me tombe pas des mains. C'est intéressant de bout en bout, et je n'y ai pas trouvé trop de longueurs !
SupprimerJe crois que je n'y trouverai pas mon bonheur. J'ai toujours du mal avec la hard SF et si le style d'écriture ne m'aide pas à plonger dedans je risque de ne pas le finir... et pourtant ça donne envie un avis comme celui-ci!
RépondreSupprimerCe livre à tout pour me plaire, le sujet, son traitement alors je suis enthousiaste... lol
SupprimerLe synopsis me parlait bien mais c'est chéri qui a craqué d'abord, on verra si je peux lui piquer sa liseuse ^^
RépondreSupprimerCa devrait pouvoir se faire, non ?!
SupprimerToutafé ^^ mais quand ? ça...
SupprimerAlors "chéri" à apprécier la lecture ?!
SupprimerPas toujours évident la hard-sf mais les thématiques l'emportent pour le noter dans un coin !
RépondreSupprimerCela vaut le coup d’œil mais je ne suis pas très objectif. ;-)
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